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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 21:46

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Résumé :

 

1154 : imaginez une France de légende, nommée Gallica…
Dans le comté de Tolsanne, on raconte que, pendant la nuit de la Saint-Jean, un jeune homme marcha dans les flammes pour sauver un loup du bûcher. Son nom était Bohem, le fils du louvetier.
Quatre ans plus tard, sa vie bascule : son village et sa famille sont massacrés par de mystérieux guerriers.
Terrorisé, il s’enfuit, traqué par des forces sanguinaires dont il ne sait rien.
Sur les routes de Gallica, Bohem rencontre alors les Compagnons du Devoir, jeunes artisans qui parcourent le pays et dont l’étonnante fraternité lui vient en aide. En chemin, il apprend qu’il est devenu l’objet de toutes les convoitises politiques et religieuses du royaume. Il doit échapper au roi de Gallica, à la Milice du Christ et à un ennemi inconnu qui semble tout savoir de ses origines : le Sauvage.
Face au danger, Bohem s’efforce de comprendre pourquoi on le pourchasse et découvre sa surprenante affinité avec les Brumes, ces créatures légendaires, ces licornes, ces loups que les hommes exterminent. Or Bohem le devine : son destin est caché dans le secret des loups.

 

Mon avis :

 

Après un long moment sans lecture autre que celles destinées à la rédaction de mon travail de fin d’étude, j’ai choisi de recommencer à lire avec ce livre. Je l’avais acheté il y a un petit temps déjà… Il était assez volumineux (mon amour pour les brique est indéfectible !), pas cher (10 euro seulement pour la collection Bragelonne, renseignez-vous, on sait y faire de belles affaires). Et surtout, le livre parlait d’une histoire tournant autour des loups… Ayant aimé lire Croc-blanc et trouvant le sujet plutôt rare pour un roman fantasy, je me suis laissé tenter ! A noter que Gallica est une trilogie rassemblé ici en un unique volume.


J’ai eu du mal à accrocher au départ car l’histoire est ancrée dans le réel (la « carte » où se passe les événements est simplement celle de … France et le nom des ville est à peine changé) et dans l’irréel (magie, mondes parallèles,…). C’est assez déroutant au début mais on s’y fait malgré que je ne raffole pas du mélange… Mais ça reste évidemment un élément très personnel.


Tout au long de l’histoire, on suit Bohem, le héros du récit. On découvre un personnage simple au départ qui, malgré tous les événements et épreuves qu’il va vivre, saura le rester. Son évolution (ou plutôt sa capacité à rester lui-même, avec ses propres principes, ce qui me semble une énorme qualité…) est sans doute l’élément le plus intéressant du livre. Intéressant car on pourrait, aujourd'hui, dans ce monde qui ne cesse de vouloir tous nous conformer en de parfait petits citoyens consommateurs lobotomisés, s’inspiré de la détermination de Bohem à accomplir ses objectifs sans être influencé ! D’insignifiant fils de louvetier (chasseur de loup), il va devenir, malgré-lui, non seulement un enjeu majeur pour deux pays qui s’affrontent dans une guerre stérile (forte similitude avec la guerre de cent ans…) mais aussi l’espoir d’un monde nouveau ! Victime d’une réputation qu’il n’a pas cherché à se faire, il tente de survivre à ces multiples assaillants dont il est devenu, semble-t-il, un symbole. En quête de réponses, il entame un voyage à travers Gallica où il ne cesse de chercher la vérité sur qui il est et pourquoi il suscite tant d’envie… et d’espoir. Se rendant compte de l’aura que sa seule personne créée, il la met à profit, cherchant au mieux à résoudre les maux dont certains… Mon seul reproche quant à la trame est que certaines scènes sont fort longues et dénuées d’éléments accrocheurs… Je me suis à quelques moments ennuyé… Je suis cependant déçu pour les loups… Je m’attandais à ce que le personnage passe plus de moment avec eux… Tant pis.


L’évolution du héros est aussi conditionnée par la présence de compagnons qui l’aideront dans sa quête : il sera entouré d’un cercle de personnes prête à tout pour l’aider dans sa tâche !! J’ai cependant parfois l’impression que certaines rencontres sont … comment dire ? fort opportune ! Je me suis dis plusieurs fois « tien comme par hasard » ou « quelle chance, au bon moment au bon endroit… ». L’auteur a doué son personnage d’une chance à nous rendre jaloux… dommage pour Bohem mais la loterie n’existant pas encore à l’époque ! La fin de l’histoire me semble aussi un peu arrangée rapidement. Bâclée ? Non mais un peu trop « vite fait bien fait »… une trilogie de cette envergure mérite mieux.


Si l’écriture est fluide, les descriptions ne sont pas extraordinaires et éblouissantes bien que suffisantes. Je regrette que certaines choses soient fort prévisibles… Certaines choses sont vraiment flagrantes au niveau de la suite du déroulement, ce qui au final me donne beaucoup l’impression d’avoir lu un grand compte pour enfant, certes très bien mais trop enfantin…


Résultat mitigée donc… A lire si on a envie de se laissé bercer par nos rêves de grand enfants naïfs où la magie se mêle au monde qui nous entoure et le rend piquant…

 

Passage du livre :

 

"Très vite, il sentit que quelque chose ne fonctionnait pas. Pas comme il le voulait, en tout cas. Le maillet cognait contre le ciseau. Brutalement. Sans logique. C'était deux objets étrangers qui se heurtaient. Qui se repoussaient comme des ennemis. Et cela n'allait pas Il sentait que l'un et l'autre devaient faire corps.Et que ce corps là ne devait faire qu'un avec sa main. C'était un ensemble, une union. Samain, la maillet, le ciseau. Il essaya encore. Tentant d'oublier les trois pour le plus penser qu'à un. Un seul outil. Sa volonté.
Il frappa. Encore. Se laissant guider par sa propre main. Par la pierre. Oui. Il lui semblait qu'elle lui répondait, qu'elle lui parlait à chaque coup de ciseau. Et il se libéra.
Soudain, il s'arrêta et il releva la tête. Trinité le dévisageait, les yeux écarquillés. Gautier s'était approché lui aussi.
-Quoi? j'ai fait une bêtise?"
Tome 1, page 77.
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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 22:04

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Résumé :

 

La pitié et la faiblesse n'ont pas leur place dans les steppes d'Asie centrale. Lorsque Yesugei, khan de la tribu des Loups, meurt sous les coups des Tatars, ses anciens compagnons en profitent pour prendre le pouvoir. À onze ans, Temüdjin est bien trop jeune pour s'opposer à ce coup de force. Impuissant, le second fils de Yesugei est abandonné avec sa famille à la merci des bêtes sauvages et du vent glacé, livré à une mort certaine. Mais c'est ainsi que se forgent les destins. Et celui de Temüdjin, hors du commun, est de devenir le plus grand conquérant mongol, le prodigieux Gengis Khan...

 

Mon avis :

 

C’est avant tout la couverture qui m’a tapé à l’œil et ensuite le résumé a fini de me convaincre. « L’épopée de Gengis Khan »… Je ne savais rien de cet homme et de son peuple ! J’avais vérifié que le livre n’était pas que du bla-bla historique : rien de plus barbant même si j’aime l’Histoire. Heureusement, ce n’était pas le cas, tout est romancé. Ce livre sentait l’aventure… et je l’ai embarqué !

 

Si je n’avais pas d’attrait particulier pour la société Mongole et que je n’en savais rien, c’est à présent l’inverse : je suis vraiment admiratif de ces hommes et de ces femmes qui ont des valeurs qui seraient bien utiles actuellement !! Je ne dirais pas être devenu un expert sur ce peuple mais j’ai énormément appris avec cette trilogie (environ 3 x 500 pages) sans qu’elle soit ni rébarbative ni descriptive. Cette histoire fait partie de celle qui pourrait être racontée par un compteur autour d’un feu ! Après avoir eu fini l’histoire, j’ai ressenti un grand vide : on évolue avec les personnages, on ressent leurs émotions et on partage leurs joies tellement l’histoire est prenante  et quand l’histoire est finie, on regrette de quitter ce monde! Malheureusement tout a une fin…

 

L’histoire du peuple Mongole est passionnante à la base mais elle est rendue ici accessible à tous et est intrigante. Elle nous fascine dès les premières pages tournées, on boit les détails qui nous aident à nous représenter ce peuple sur lequel nos manuels d’Histoire européen ont fait l’impasse… à tord !!

 

Difficile de parler de ce peuple sans parler de Gengis Khan (se prononce : Chenchis Han). On commence l’histoire quand il n’est qu’un enfant et on le suivra partout, de la misère à la gloire en s’appropriant le peuple mongole comme si on en faisait partie. On se fait aux différents aspects de leur vie (religions, coutumes, intérêts, richesses, savoir, mode de pensée, sens de l’honneur,….) et on suit ses évolutions à mesure qu’il absorbe au fil de conquêtes des éléments d’autres cultures ! On découvre véritablement le monde asiatique à cette époque. Bien entendu, les fans de tactique militaire trouveront ici leur bonheur, les Mongoles étant des adversaires terribles ! Si je devrais retenir autre chose de ce peuple, autre que ses capacités militaires sans égal pour cette époque, je garderai le souvenir de leur charisme (ils sont tout sauf des moutons !!!) qui les rend énigmatique mais surtout leurs valeurs et leurs priorités : avant les liens du sang et l’amitié, ils prendront la capacité : Gengis choisit ces généraux non parce qu’ils sont de sa famille mais parce qu’ils ont des capacités et des qualités. C’est à l’image de cet exemple que fonctionne la société des plaines.

 

Mais revenons à Gengis ! Comme on débute avec lui enfant, le lecteur qui est proche de lui ne sait difficilement lui vouer autre chose qu’admiration. Au fil du temps, il devient de grand Khan et perd un peu de son  « humanité » à cause de ce rôle qui lui va comme un gant mais qui le change malgré tout. Avec l’âge qu’il prend, le lecteur saura moins de choses de lui, il ne verra plus que ces décisions et plus le pourquoi de ses pensées… Ses actions seront peut - être plus sujet à la critique, mais ça c’est à vous de voir ! Une des particularités de ce peuple (que l’on voit surtout avec Gengis) est qu’il ne montre quasi pas leurs sentiments, si ce n’est la colère. Alors quand il laisse paraitre un brin de ce sentiment (amical, amour paternel,…) il n’en est que d’autant plus précieux et émouvant !! Ces moments sont comme une lumière dans l’obscurité de leur cœur…

 

L’auteur a fait un excellent travail, je serai tenté de croire qu’il s’est rendu sur place pour pouvoir nous rendre si fidèlement le cadre ! Avec ses sources sur lesquelles il s’est basées pour écrire cette histoire, ont peut lui accorder tout le mérite d’avoir créé des dialogues « personnalisés », à l’image des personnages : ils ne sont ni fade ni impersonnel. Bien entendu, l’auteur a dû modifier un peu la réalité historique pour qu’elle puisse devenir une romance plus abordable et il explique ses modifications à la fin de chaque livre avec d’autres notes sur des événements non cités ou des anecdotes ! C’est très bien pensé et très utile : cela donne une dimension très « professionnel » au livre et accrédite l’histoire.

 

J’ai aussi trouvé qu’une chose, une « leçon » ressort plus que tout autre dans ces romans : la souffrance d’autrui. Quand la douleur est chez l’ennemi, elle parait moins terrible que si elle nous affecte pour des actes comparables : quand les mongoles rasent une ville Jin et égorgent tous ces habitants, c’est moins terrible que quand le camp mongole est attaqué par les soldats du shah…

 

Bref, ces livres vous feront découvrir un monde passionnant et chamboulant, vous allez parcourir ces pages comme l’armée mongole parcourait les steppes : avec envie ! On vit à travers Gengis l’évolution d’un enfant jusqu'à ce qu’il soit homme ! C’est une aventure comme il y en a peu, incontournable ! Et nul n’est besoin d être fan d’histoire pour lire cette merveille !

 

A lire, jusqu’au bout de la nuit !

 

Passage du livre :

 

« Yesugei ne se retourna pas en passant devant les derniers cavaliers du camp. Son cœur saignait de laisser son précieux fils aux mains de mauviettes comme Enq, mais accorder ne fût-ce que quelques mots de réconfort à Temüdjin aurait permis à ces gringalets de triompher. Lorsqu’il se retrouva seul dans la plaine et que le camp fût loin derrière lui, il eut un de ces rares sourires. Temüdjin avait de la férocité en lui, peut-être plus que n’importe quel autre de ses fils. Là où Bekter se serait réfugié dans une humeur maussade, Temüdjin surprendrait peut-être ceux qui pensaient pouvoir tourmenter à leur guise un fils de khan. D’une façon ou d’une autre, le garçon survivrait à cette année et les Loups en profiteraient. Yesugei repensa aux troupeaux de bêtes grasses qui paissaient autour des tentes de la tribu de sa femme. Il n’avait décelé aucune véritable faiblesse dans les défenses des Olkhunuts, mais si l’hiver était rude, il pourrait bien un jour faire irruption dans leur camp, cette fois avec des guerriers. Son humeur s’éclaira lorsqu’il imagina Enq fuyant devant ses cavaliers. Finis les sourires et les regards matois.

 

Du talon, le khan mit son cheval au grand trot, l’esprit agréablement envahi de visions d’incendies et de hurlements. »

 

Tome 1 « Le Loup des plaines », page 96.

 

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 19:58

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Résumé


Dès sa naissance en l'an 1185, Gondemar, fils du seigneur Rossal, est différent des autres... A quatorze ans, sous la houlette d'un templier défroqué, il suit un entraînement qui frise la cruanté et devient un guerrier redoutable. Jusqu'au jour où il est assassiné...

 

Ramené d'entre les morts après son séjour en enfer, il a désormais pour mission de protéger la vérite, dont il ne connait ni la nature, ni l'emplacement. C'est à Montségure que celle-ci lui sera révélée, ainsi que son nouveau rôle : préserver cet incroyable secret. A Toulouse, il rencontre l'amour en la personne de Cécile de Foix mais cela suffira-t-il à faire oublier au jeune homme qu'il est damné ? 

 

Mon avis

 

Je ne connaissais ni l’auteur ni l’histoire, c’est le nom du livre qui m’a attiré ainsi que la couverture. Je pensais trouver une histoire « classique » qui traite du Moyen-Age et de la religion mais en lisant la quatrième de couverture, j’ai été encore plus happé : une quête de « vérité », un vieux templier mystérieux, un fils de seigneur et le tout dans le décor du pays cathare (il n’y a que trop peu de roman qui traitent de cette religion et de cette contrée …) !!! Et hop, une aventure commence…

 

L’histoire (qui se déroule en 4 tomes) est très bien menée, c’est avec envie et curiosité qu’on lit les chapitres les uns après les autres, les temps mort étant inexistants ! La principale force de l’histoire est qu’elle mêle de manière habile réalité historique et fiction : s’il arrive qu’un passage nous plaise moins, on est tout de suite curieux de ce qui va se passer dans « l’univers » fictif qui n’est d’autre qu’une sorte de purgatoire !!  C’est donc une réelle innovation : à ma connaissance, aucun livre ne mêle la réalité et la fiction  avec autant d’habilité sur un tel sujet. L’histoire restitue l’ambiance du Moyen-Age avec minutie sans trop entrer dans les détails barbants (pas forcément besoin d’aimer le Moyen-Age pour le lire). Les réalités de l’époque ne sont pas épargnées aux lecteurs : meurtres, massacres, viols, pillages,… celles-ci font parties de ce qui se passait à cette période et trouvent donc leur place ici. Une autre force de l’histoire est qu’elle nous fait voyager dans les lieux qui existent avec des personnages qui existent (Simon de Montfort par exemple. Mais les principaux héros sont fictifs) au cours d’événement qui existent (le massacre de Bram entre autre) ! Quand on lit les dialogues, on se croirait réellement sur place : ce livre est comme une machine à remonter le temps ! Bien sûr, il est impossible de coller 100% à la réalité quant à la personnalité d’un personnage de l’époque mais la personnalité que l’auteur leur a concoctée  ne saurait être loin de la réalité.

 

Enfin, ce qui me fait dire que ce livre est un coup de cœur est la qualité de réalisation des personnages ! On suit le héros de quand il est tout petit jusqu'à la fin de sa vie, on le voit grandir, tomber, se relever, apprendre,… Il passera par toutes les émotions possibles et connaîtra toutes les épreuves de la vie, du mariage à la mort, de la joie à la colère ! A force de se croire dans l’histoire et au côté du héros tellement l’histoire est prenante, on en vient à ressentir les mêmes choses que lui, on partage ses émotions !! Les personnages sont à la fois complexes, pleins de secrets et à la fois simples et humains, ce qui permet de se sentir proche d’eux et leur donne une impression de réalité au point que l’on serait tenté de croire qu’ils ont existés !!

 

A travers les pérégrinations des héros et au fils de l’histoire, on se rend compte que deux « thématiques » ou « problématiques » se posent au héros (et donc à nous…) : la prédestination de son existence et le fait que nos actes nous poursuivent et que nous en sommes responsables et nous confrontent à notre vie : à sa place, que ferait-on ?

 

Les descriptions sont parfaites et très réalistes : on s’imagine sans mal les scènes, personnages et endroits ! Je me suis rendu par après dans une ville évoquée (Minerve) et elle était telle que je l’imaginais, quelle précision ! L’écriture est fluide, incisive quand il le faut et un note d’humour ne manque jamais. De plus, l’auteur est une personne très accessible si vous voulez lui poser des questions ou autre.

 

Des défauts ? J’en vois deux : je trouve la fin triste et un petit peu trop irréel mais ce n’est que mon avis : on s’attache tant au héros qu’on veut le meilleur pour lui. Enfin, je regrette surtout qu’il n’y ait pas de suite : une fois l’histoire finie, on se retrouve à nouveau dans notre petit univers paisible et nos compagnons de l’histoire nous manquent.

 

Il n’est pas facile de faire une critique d’un livre aussi abouti, il y a, à la fois, tant de choses à dire et en même temps tout peut être dit en un mot : parfait ! Ce livre est un des meilleurs que j’ai lu et je vous le conseille vivement !! Vivre ses aventures à côté de ce héros si fantastique et plonger dans cette histoire palpitante n’a pas de prix !

 

A lire en vacance, au calme, à la table d’une terrasse, avec un apéritif !!

 

Passage du livre :

 

« -Comment cela ?

- Ton père est revenu en un seul morceau, non ?

J’étais bouche bée. Mon imagination s’enflammait d’idéaux chevaleresques à l’idée que j’avais près de moi un templier en chair et en os.

- L’Ordre vous manque ?

- Chaque jour que Dieu me donne. Plus que je ne puis l’exprimer. Le Temple était ma vie… Dans mon âme, je demeurerai un templier jusqu’à ma mort. Que je porte ou non la croix pattée sur mon vêtement, elle est gravée dans mon cœur.

Montbard se remit sur pied et brandit son épée.

- Bon ! Assez d’attendrissements, blanc-bec. Nous n’avons pas fini de faire un homme de toi. En garde !

- Vous croyez ? rétorquai-je en me levant à mon tour, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Votre orgueil vous perdra. Je pourrais bien finir par vous éborgner de l’autre côté !

- Voyons cela, mordieu !

Nous reprîmes l’entraînement. Je me sentais rempli d’une ardeur nouvelle à l’idée d’affronter un templier. J’ignorais alors que cet Ordre marquerait si profondément ma vie. » Tome1, p.126

 

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 21:01

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Résumé


Entre Bien et Mal, science et superposition, simulacres et vrais miracles, un roman fort et sombre dans un Moyen Age fascinant. 

 

Hiver 1288. Dans une paroisse isolée du Quercy, une troupe d'hommes en noir s'empare d'un enfant. Refusant d'admettre que le petit est perdu, le prêtre du village, le père Aba, se lance rageusement à la poursuite de ses ravisseurs. 

 

Au même moment, à Rome, l'éminent enquêteur Bénédict Gui accepte une nouvelle mission : retrouver un jeune homme employé par l'administration du pape.

Lui aussi a disparu sans laisser de traces, emmené par des hommes en noir. 

 

Enfants enlevés, archives escamotées, cardinaux assassinés... Dans ce Moyen Age où le pouvoir de l'Eglise est plus fort que jamais, quelque chose se prépare. 

 

Le père Aba et Bénédict Gui, sans se connaître et au prix de leur vie peut-être, parviendront-ils à faire échouer les puissants qui ont sombré dans le cynisme et la démesuré ? 


Mon avis :

 

Après avoir lu et aimé Pardonnez nos offenses de Romain Sardou, j’ai cherché d’autres livres de lui et je suis tombé sur Délivrez-nous du mal. Le résumer autant que la couverture me semblaient prometteur et voilà comment il s’est retrouvé dans ma bibliothèque !

 

C’est donc une nouvelle fois que nous replongeons dans un Moyen-Age admirablement reconstitué (pleins de détails peu connus sur les lieux qui enrichissent l’histoire, par exemple les Laveurs de Rome) où l’auteur nous fera voyager à travers la Moravie, le Quercy et Rome. L’histoire se déroule en environ 400 pages, divisées en trois parties.

 

Dès le début de la lecture, il est difficile de ne pas faire le parallèle avec Pardonnez nos offenses si on l’a lu. D’abord le nom du personnage : Henno Gui dans Pardonnez nos offenses et Bénédicte Gui dans ce livre-ci. On fera également références à des lieux et événements de l’autre histoire (Draguan, le miracle de Genanno,…) et on y retrouve certains personnages (Arthimédore de Broca, Fauvel de Bazan,…) et bien-sûr la lutte contre l’Eglise pervertie et obsédée par la résurrection des morts…  Un remix de Pardonnez nos offenses ?

 

Je suis bien tenté de répondre oui car on retrouve les qualités de l’auteur à travers l’histoire : l’intrigue est très prenante, l’ambiance est très bien recréée : on s’y croirait ! On va suivre deux personnages : un laïc (qui est un génie de résolution d’énigme qui au début fait un peu penser au Père Fouras de Fort Boyard…) et un prêtre qui poursuivent le même objectif sans jamais se croiser: démêler le nœud immense qui entoure les enlèvements d’enfants

 

Les deux principaux personnages  et les autres sont encore une fois bien fait : originaux, une personnalité recherchée et des «  caractéristiques » vraiment particulières. Seule un souci : le père Aba est au début un petit prêtre inoffensif, une vraie brebis de dieu et peu après devient le Chuck Norris du Moyen-Age… changement un peu trop rapide.

 

On retrouve donc encore une histoire très bien ficelée où un détail apparemment anodin peut prendre toute son importance et où tous les éléments sont réunis à la fin et quelle fin ! Elle est surprenante et mes « suppositions » étaient complétement erronées. La fin des personnages aurait du être par contre plus élaborée, je reste un peu sur ma faim…

 

Mais on retrouve aussi les « défauts » de l’auteur : si l’histoire ne contient pas d’anachronisme, il y a quelques erreurs (par exemple à un moment une femme se fait tuer d’un coup d’épée à travers les reins et quelques pages plus loin, il semblerait qu’elle soit morte d’un coup d’épée à travers les omoplates…). Mais ce n’est qu’un vulgaire détail ! On retrouvera aussi le laboratoire-forteresse de l’église (qui me fait toujours penser à l’atelier de Mr. Q dans James Bond…). Ce qui m’a le plus déçu, ennuyé c’est la présence de surnaturel avec les  thaumaturges.  Je ne crois pas en ce genre de chose et ça décrédibilise l’histoire… Mais en même temps cela contribue à renforcer l’ambiance si particulière de l’époque. Positif ou négatif ? Difficile à dire…  L’histoire aurait peut-être été moins palpitante sans surnaturel mais j’en aurais pas mis tant. Il y a aussi trop de hasard bien fait (où quand on lit on se dit «  comme par hasard »…) mais c’est inévitable à moins d’écrire un livre énorme.

 

Si dans Pardonnez nos offenses c’est l’ambiance qui nous pousse vers la fin du livre, ici c’est surtout la curiosité qui est remarquablement attisée : le lecteur, balloté entre les deux principaux héros n’a pas de repos !

 

Les descriptions permettent encore une fois de s’imaginer sans mal les scènes et, si on se laisse prendre, de s’y croire ! L’écriture est fluide mais je reprocherai juste ici le manque de clarté au niveau des rôles des personnages du Latran (Promoteur de justice, Défendeur de la cause des Saints, sacré congrégation,…) qui est qui ? Et qui fait quoi ? On s’embrouille un peu là.

 

Bref, je conseille ce livre rien que pour avoir le sourire quand on se fait avoir par cette fin tellement inattendue !!!  Les fans du Moyen-Age trouveront leur compte ici ! J’aurai juste voulu un peu moins de surnaturel et une fin plus «  riche » pour les héros.

 

Un livre à lire au parc, quand le vent souffle, un peu froid et que le soleil brille alors que le printemps arrive…

 

Extrait du livre :

 

" - Si tu es toi, Perrot, par la grâce de Dieu, un être de cet ordre, il serait dommage de te laisser perdre, comme de t'abandonner avec ce fardeau. Tu peux remercier Até de Brayac, elle t'a sauvé. La plupart de nos frères dans l'Eglise pensent que si un miracle se réalise- qu'il s'agit d'une apparition ou d'une guérison- c'est le diable qui illusionne les humains pour mieux les introduire à la tentation. (...) C'est tellement vrai que si Jésus de Nazareth revenait et qu'il produisait les mêmes prodiges qu'il fit en son temps, l'Eglise serait la première à l'envoyer flamber! Hors de ces murs, il est certain qu'un évêque zélé aurait fini tôt ou tard par réclamer ta mort, au nom de l'ordre naturel.

Profuturus alla à la porte. Il fit un signe au moine qui l'attendait derrière. Celui-ci partit en courant. Il y eut un moment de silence, puis le moine revint et tendit à l'abbé un objet recouvert d'une pièce de tissu écru.

Profuturus le posa sur la table.

- Approche. "  p.314.

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 19:51

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Résumé du livre 


1284 : Les 'froidures du diable' isolent Draguant, petit diocèse du comté du Toulouse, du reste du monde. Deux fillettes découvrent d'abord les restes de corps suppliciés dans la rivière... Puis l'assassinat sauvage de Romée de Haquin, son évêque, laisse le village en proue aux peurs les plus irraisonnées. C'est alors qu'un mystérieux prêtre, Henno Gui, fait son entrée. Accompagné d'un jeune garçon et d'un homme à l'aspect monstrueux, il va tenter de comprendre cette étrange malédiction.

 

Mon avis : 

 

C’est le bouche à oreilles qui m’a fait découvrir ce livre et, étant passionné d’aventure au Moyen-Age, j’ai lu le résumé qui m’a tout de suite plu. La couverture n’est pas moins attirante et semble être un augure de ce qui nous attend dans les pages suivantes…


Nous sommes partis dans l’Europe médiévale, balancé entre Rome et la France dans une fresque où nous suivront les enquêtes de trois personnages qui vont découvrir un grave secret que cache l’Eglise. Bien entendu, c’est une fiction, certains personnages et lieux n’existent pas. Bien que n’ayant pas vécu à cette période, il me semble que l’atmosphère obscure qui y régnait est très fidèle à la réalité... du moins elle colle bien à l’image « qu’on » en a… C’est donc dans cette ambiance que les trois principaux personnages (un prêtre, un vicaire et un soldat) nous entrainerons à travers meurtres, enjeux politiques et magouilles, villages oubliés et mise en scène à grande échelle. On passe aux fils des chapitres de personnages en personnages tout en découvrant progressivement au fils des rebondissements le « nœud ». Mais après coup, on se rend compte que l’intrigue à du mal à paraitre tellement elle est énorme. L’auteur aurait imaginé quelque chose de trop vaste ? Avec du recule l’histoire ressemble un peu à du bricolage (beaucoup de coïncidence arrangeantes…). Il faut aussi noter quelques traits d’irréels (des fées !!!!) bien senti : on ne sait pas discerner ce qui est réellement vécu par le personnage de ce qui ne l’est pas. Et puis cet imaginaire contribue à renforcer cette atmosphère mystérieuse qui entoure le Moyen-Age. La fin n’est pas top et semble « arrangée », car elle aurait du être plus développée même si elle est encore une fois cohérente avec l’histoire.


Les personnages sont bien malgré qu’un des héros est un peu trop parfait : le prêtre est un peu trop l’homme fatal qui n’a peur de rien qui sait tout et qui est 100% déterminé et obstiné (ou inconscient… ?)


L’histoire ne se prive pas pour mettre en avant les abus et dérives de l’Eglise qui sont… faux ! Il y a plusieurs erreurs historiques dans le livre (un stylet sert à écrire sur des tablettes de cirre et non sur du parchemin..), des anachronismes (une arme à feu qui est censé apparaitre 200 ans plus tard), et des erreurs de vocabulaire religieux/liturgique. Certaines choses que ferait le clergé seront aussi un peu douteuse : expériences sur des humains, torture sadique et laboratoire d’élaboration d’armes secrètes (qui fait penser à l’atelier de Mr Q. dans James Bond…).


L’écriture ne manque donc pas de rebondissement et est très fluide, on est tenu en haleine de chapitre en chapitre. Le suspens est totale, on est incapable de deviner la suite tant les rebondissements sont inattendus… et farfelus ! Les descriptions sont bien, on se croirait vraiment dans les lieux évoqués. Mais certains décors sont un peu trop typés « mystérieux » mais n’en demeurent pas cohérant avec l’histoire : le village entouré de marais composé de huttes de « sauvages », les habitants qui portent des peaux d’animaux, les souterrains… Certains passages sont relativement crus et sanglant mais ne sont pas exagérés selon moi et ils avaient leur place et relevaient encore plus la mise en haleine du lecteur. 


Malgré que je sois assez critique ici (je reproche juste quelques erreurs historiques qui passeront inaperçu chez certains, et un fin trop rapide. L’auteur aurait aussi pu faire une histoire moins complexe mais en y allant plus en profondeur..), je recommande vivement le livre qui fourmilles de suspens, d’intrigues et de mystères, le tout dans un Moyen-Age très bien recrée.


Un bon livre à lire au coin du feu en hiver…


Passage du livre :

 

"Avant la nuit, Henno Gui saisit  une masse et partit seul dans le village. Sans faiblir, il écrase une à une toutes les statuettes en terre cuite qui représentaient les femmes enceintes. Il revint ensuite à l'église, la mine fulminante et grave. Il palpa les blessures du sacristain.

- Il doit être en vie, dit-il. Il a sûrement des choses à nous révéler.

Floris retrouvera dans l'oeil de son maître du disputeur terrible de Paris, celui qu'il savait peut-être au bris de glace et de chaises pour le gain d'une joute oratoire.

Il ne savait pas encore si c'était un signe encourageant ou de folie." p.161

 

 

 

 

 

 

 

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 22:06

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Résumé du livre : 

 

1845, coeur des monts Adirondack, état de New York.

Alors que ses parents succombent sous les crocs des molosses d'un chasseur de grizzly, le petit Tink Puddah survit.

Au fil des années, malgré sa peau bleutée et sa silhouette étrange, il est adopté par les habitants de Skanoh Valley.

Quand il est abattu d'un coup de fusil au fond de sa cabane, tous sont sous le choc... Mais qui était vraiment Tink Puddah?

 

Mon avis : 

 

La première chose qui m’a attiré est la couverture du livre que je trouvais plutôt belle et intrigante : une maison « normale » avec, devant, un homme bleu habillé en fermier... La quatrième de couverture ne me parlait pas trop, ce n’est pas le genre d’histoire que je lis d’habitude. C’est vraiment cette curiosité par rapport à la couverture qui m’a poussé à l’ouvrir.

 

Le décor est celui de l’Amérique qui sort tout juste de l’esclavagisme et l’histoire est composée de trois parties : des flash-back consécutif qui retracent  les 16 années qu’a vécues Tink et qui expliquent la mort. Le livre n’est pas épais : 320 pages. L’écriture est très fluide et il n’y a pas de descriptions superflues. Notons toutes fois que certaines références bibliques peuvent avoir moins de sens pour quelqu’un de non chrétien dans le sens où il ne saisirait pas forcément la pertinences et la profondeur du message par rapport à sa place dans le texte… mais ce n’est qu’un détail.

 

Les personnages sont bien typés. Il y a bien-sûr le héros, Tink Puddah mais aussi le pasteur Jacob Piersol (le curé qui ne voit qu’à travers la bible et qui frôle le fanatisme) et le capitaine Braddock (sorte de Lucky Luke clairvoyant au sang-froid). La nature du héros influe beaucoup sur le livre qui est léger. Grâce à lui, il y a une sorte de… nonchalance face aux événements et le lecteur est comme un coup de vent, une brise qui traverse l’histoire sans s’arrêter.

 

Mais l’histoire n’en est pas moins interpellante par les questions qu’elle soulève, même si on ne va pas au fond des choses. La première qualité du livre est « d’amener » ses questions tout simplement, sans qu’on s’y attende. Le lecteur est alors confronté à une réalité qui ne l’avait pas frappée et qui est ensuite soulevée par Tink qui, tout étranger qu’il est sur Terre, découvre les injustices et bêtises humaines (rien de bucolique donc). Sa lucidité et son innocence apportent un regard neuf au lecteur sur une question soulevée (par exemple nos rapport entre nous, humains), elles apportent un autre angle de vue. A ajouter à sa chétivité physique (en opposition au monde rude) qui l’enferme un peu trop dans un rôle de victime à mon avis… L’histoire de Tink est souvent en parallèle avec la religion de Jacob Piersol, ce qui est, parfois, le seul élément amusant qui peut faire rire. La place de la religion dans la vie de l’Homme est une des interrogations de Tink (après tout, c’est quoi le rapport entre la mort et la prière?). Seul bémol, certaines action ou questions soulevées entrainent des réactions prévisibles du fait qu’elles ne sont pas « traitées » en profondeur. Mais les «traiter » en profondeur enlèverait la légèreté de l’Histoire… donc ne changeons rien.

 

S’il est dans la catégorie science-fiction, le livre se différencie fortement des autres (souvent dure en froid ou trop irréel comme Star Wars)  par son humanité.


Bon petit roman  très singulier, à lire sur un banc, à l’ombre, dans un parc…


Passage du livre

 

" Tink non plus n'y croyait pas. C'était génial ! C'était incroyable d'être un garçon et de pouvoir jouer un sport comme le base-ball. Mais il y avait plus que le simple plaisir de la compétition. Le jeu trahisait chez ces jeunes gens une pureté d'esprit que Tink n'avait jamais rencontrée auparavant. C'était une sensation aussi douce et tiède que le sirop d'érable, et cependant fraîche, propre et vivifiante comme un torrent de montagne à la fonte des neiges. (...) Il avait envie de savoir quelle sensation ont éprouvait en courant de but en but pour marquer un point. Tink se laissa aller et imaginer, juste un instant, la liberté que cela pouvait procurer. Mais Richard décida que Tink serait le dernier de l'équipe à frapper parce qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. " p.180

 

 

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